Un retour au bon sens

Nous commençons l'accompagnement de nos clients par une journée de formation interactive. Nous présentons les idées et les valeurs qui constituent les bases d'un fonctionnement en Agilité. Lors du premier tour de table, les participants expriment ce qui les amÚne, ainsi que leurs propres objectifs d'apprentissage. Je me souviens des mots qu'une cheffe de projet expérimentée a partagé à cette occasion:

Il paraßt que le bon sens ça s'appelle désormais Agilité, alors je suis venue me mettre au goût du jour.

Elle n'a pas tort. Les pratiques Agiles sont issues du sens commun. Alors, pourquoi faut-il les réapprendre et les nourrir réguliÚrement?

Des pratiques simples, s’inscrivant dans la durĂ©e

Une des mĂ©taphores les plus adaptĂ©es est celle du jardinage. Seul un verger entretenu un petit peu tous les jours donnera ses fruits malgrĂ© les variations du climat, l'appĂ©tit des insectes et la persistance des mauvaises herbes. Arroser le sol et arracher les plantes nuisibles, ce n’est pas compliquĂ©. Le plus dur est de se discipliner Ă  le faire de maniĂšre quotidienne. Faute de quoi, les circonstances et forces extĂ©rieures reprendront le dessus et dicteront la suite des Ă©vĂšnements.

Dans le cas d'une Ă©quipe Agile, les pratiques sont elles aussi trĂšs simples et trĂšs fructueuses. Par exemple:

  • RĂ©server un quart d'heure tous les jours pour se coordonner – de vive voix – autour d'un but clairement exprimĂ© ;
  • Visualiser le travail d'une façon comprĂ©hensible par tous ;
  • Faire le point de temps en temps pour sortir la tĂȘte du guidon et se demander ensemble ce qui marche et ce qui pourrait ĂȘtre amĂ©liorĂ©.

L'Agilité, c'est avant tout une poignée de valeurs fondamentales telles que la transparence, la collaboration, la confiance, l'amélioration continue, l'apprentissage par l'expérience. Ces valeurs s'incarnent dans des rÎles et des outils différents suivant l'approche que l'on choisit.

Les défis du "monde réel"

Nous avons tous fait l'expĂ©rience d'un projet mis Ă  mal par la pression du marchĂ©, des investisseurs, ou celle exercĂ©e par la hiĂ©rarchie. L'Ă©tat d'urgence est alors dĂ©clarĂ©. Et l'on oublie notre bon sens. Celui qui soigne nos relations, la qualitĂ© de notre travail et de notre santĂ© en gĂ©nĂ©ral. Il y a alors des victimes: soit les collaborateurs, soit le projet, soit l'entreprise elle-mĂȘme. Parfois les trois en mĂȘme temps.

Des rÎles clairs et précis

C'est pour cette raison que Scrum – une des variantes les plus connues de l'AgilitĂ© – crĂ©Ă© un rĂŽle dĂ©diĂ© Ă  "veiller au grain" dans une Ă©quipe, sur le long terme. C'est le "Scrum Master". Le Scrum Master est un leader au service du groupe. Dans mon rĂŽle de Scrum Master, performance et Ă©panouissement ne sont pas antinomiques mais forment un seul et mĂȘme Ă©tat de grĂące. Je cherche Ă  y amener mon Ă©quipe et l'y prĂ©server.

Nous pratiquons Scrum chez Liip depuis 2009. Cette approche nous a permis de maximiser la valeur délivrée à nos clients, tout en construisant des équipes stables et soudées.

Une organisation rigoureuse et souple Ă  la fois

Avec Scrum, nous ne travaillons pas "contre" la hiĂ©rarchie, le marchĂ©, ou les investisseurs. Ils sont au contraire intĂ©grĂ©s au processus. Il existe en tout temps un moyen de prendre en compte leurs signaux. Et ce, tout en conservant un cap stable pendant un laps de temps donnĂ©. Le cadre de travail Scrum permet Ă  toute partie prenante d'Ă©crire dans le "Backlog" – un document vivant qui recense tous les besoins et idĂ©es liĂ©s au projet.

Par contre, une et une seule personne a l'autorité de décider de l'ordre des priorités dans ce que l'équipe devra réaliser. Cette personne est le "Product Owner". Ce rÎle est dédié à l'écoute permanente de tout ce qui constitue l'environnement du projet. Au coeur de l'Agilité se situe la notion de confiance. L'organisation fait confiance au Product Owner pour se porter garant de la vision du produit.

Un processus par itérations

La notion d'itĂ©ration est fondamentale dans la pratique de Scrum. Nous ne cherchons pas Ă  tout spĂ©cifier Ă  l'avance dans un projet. Ce qui est d’ailleurs peine perdue dans un environnement complexe et changeant. L'attention de l'Ă©quipe est concentrĂ©e sur le "plus petit prochain pas" qui permettra de rĂ©colter des retours du marchĂ© ou des utilisateurs. On parle d'incrĂ©ment – typiquement rĂ©alisĂ© en une Ă  quatre semaines. Ainsi, Ă  intervalles rĂ©guliers, il est possible de tester la solution dĂ©veloppĂ©e. C’est l’occasion de la confronter au monde rĂ©el et de prendre la meilleure dĂ©cision possible sur ce qu'il faut construire ensuite pour apporter le plus de valeur.

L'équipe qui développe le produit a largement son mot à dire car c'est elle qui émet les prévisions de ce qu'elle pense délivrer lors de l'itération à venir. Ce qui génÚre trÚs souvent des discussions créatives avec le Product Owner. PlutÎt que de mettre l'équipe sous pression afin de délivrer un périmÚtre défini à l'avance et immuable, nous discutons ensemble de la façon de délivrer la plus grande valeur business avec le temps disponible.

Le premier pas

Tous ces principes et ces rĂŽles semblent tenir de rĂȘveries un brin naĂŻves, jusqu'Ă  ce que l'on en fasse l'expĂ©rience. Cela a Ă©tĂ© mon cas quand j'ai rejoint Liip. L'AgilitĂ©, ça marche. C'est un super-pouvoir pour les Ă©quipes et pour les projets. Essayer, c'est l'adopter. Nous nous rendons volontiers dans vos locaux pour une sĂ©ance d'introduction. Ou passez simplement boire un cafĂ©! Ce sera avec plaisir que nous imaginerons ensemble le premier pas pour votre organisation.